Expériences de pyrénéisme...

     
 
  • Arête Salenques Tempêtes (2016)

    112 photos

    Aneto, Maladeta / Aneto / Crête Salenques Tempêtes


    Ouverte par:
    Difficulté: AD+ / 750 mètres.
    Equipement: Montagne (friends, coinceurs…).
    Topo: Les 100 plus belles courses de Patrice de Bellefon: 048

    Gravie avec Paola, Nico R, Thomas NL et Alex C les 13 et 14 août 2016.
    - Appréciation globale et personnelle de la voie: course d'ampleur qui permet de gagner le toit des Pyrenees avec de multiples possibilités de bivouacs et une vue exceptionnelle. Cette voie demande une bonne expérience de la montagne, avec notamment principalement le sens du cheminement, la gestion du timing et une composition optimale des sacs à dos de la cordée. Partis à 5 (une cordée de 3 et une de 2), nous avons passé un excellent moment, avec une nuance pour la descente où nos deux cordées se sont divisées, sans incidence d'un point de vue sécurité, mais non optimal d'un point de vue esprit d'équipe et montagnard, point à analyser pour en tirer les leçons et passer d’encore meilleurs moments les prochaines fois.
    - Horaire réalisé et horaire recommandé dans les topos (souvent Camp2Camp):
    * Jour 1:
    ** navette de 8h00 à l’hospital de Benasque, 10 mn de bus jusqu’à Besurte. La navette précédente est à 5h30… un peu tôt, mais probablement celle que je prendrai si c’était à refaire, pour dormir au Pic des Tempêtes et avoir plus de marge pour le jour 1 et le lendemain.
    ** 3h30 de marche jusqu’au col de Salenque. Quelques centaines de mètres plus bas, nous avons rechargés nos 3L de réserve d’eau par personne à une source en amont du lac des Barrancs. Cet horaire est conforme aux topos.
    ** 30 mn de pause au col (un peu long?).
    ** 7h20 de course jusqu’au sommet du Pic de Margalide où nous avons eu un bivouac parfait, sur 2 plateformes proches. Les topos donnent environ 4h00.
    * Jour 2:
    ** départ du bivouac à 9h00 (trop tardif…).
    ** 2h pour atteindre le sommet du Pic des Tempêtes au lieu de 30mn comme indiqué dans le topo, après être redescendus du milieu de l’arête Margalide - Tempêtes pour se recharger en eau en faisant fondre de la neige avec les réchauds. On aurait mis 1h si on ne s’était pas arrêtés pour l’eau, soit 2 fois le topo. ** 2h30 pour rejoindre la brèche des Tempêtes, que l’on a atteint en prenant le rappel dédié.
    ** 3h30 pour atteindre le sommet de l’aneth, soit 6h00 après le sommet de Tempêtes, alors que le topo indiquait 3h30 depuis le même sommet, soit presque 2 fois plus de temps. Arrivée (trop tardive) au sommet à 17h00.
    ** 30mn de pause au sommet.
    ** 3h30 de descente jusqu’à Besurte par le col supérieur du Portillon (timing conforme au topo). Il semble qu’une descente directe vers Barrants soit moins fastidieuse (moins de blocs à franchir, davantage d’herbe…). Nous sommes arrivé à 20h59, mais la dernière navette est partie une minute avant… ;-(
    ** 50mn de plus pour arriver au Parking de l’Hospital de Benasque.
    - Rocher: globalement bon, moyen à la redescente en rappel des Tempêtes (mais pas si pire), et très mauvais sur une longueur du flanc Ouest de l’épaule de l’Aneto, longueur qui porte des traces apparentes de chutes de pierres récentes, mais longueur qui peut se contourner par la gauche.
    - Itinéraire:
    * Jour 1: globalement, il faut essayer de sauter toutes les difficultés du début pour ‘gagner’ du temps. L’itinéraire est assez intuitif. On peut également gagner du temps à la fin de l’arête qui mène au Margalide en prenant bien à gauche à la fin pour éviter de nombreux gendarmes (terrain rocheux et herbeux safe).
    * Jour 2:
    ** Margalide —> Tempêtes: prendre plein fil
    ** Tempêtes —> Brêche: contourner les gendarmes par la droite. Cheminer. Nous avons pris le rappel pour atteindre la brèche (côté Nord), alors qu’il aurait fallu remonter sur une dalle pour repasser en face Ouest pour prendre le chemin du topo. Cette variante semble commune, plus safe et plus intuitive.
    ** Brêche —> Epaule Aneto: après 2 longueurs, on passe en face Ouest qu’il semble que l’on peut longer quasi horizontalement pour gagner du temps. Beaucoup de cairns depuis la brèche pour nous guider. Dépasser le couloir marqué par des chutes de pierre pour prendre le prochain couloir et éviter des risques de chute de pierre.
    - Axes de progrès (de plus important au moins important):
    * Points à retravailler:
    ** le fait que les 2 cordées n’aient pas dormi au même endroit le dimanche soir lors de la descente n’est pas satisfaisant d’un point de vue esprit de cordée.
    ** mon sac était trop lourd.
    * Solutions:
    * 1) La gestion du groupe doit être améliorée par une meilleure gestion du temps et de la communication de ce timing.
    ** compte tenu que nous étions 3 sur ma cordée, j’aurais du anticiper que nous allions être moins rapide qu’une cordée en réversible. Les mesures de temps prises montrent qu’il faut doubler le temps indiqué par les topos pour avoir de la marge pour les temps de grimpe. A partir de ce timing pire cas estimé, faire un rétroplanning pour mieux déterminer l’heure de départ.
    ** Au sommet, nous étions en retard, et certains d’entre nous étaient fatigués. En tant que leader de cordée, j’aurais du faire un point pour partager un certain état d’urgence (modéré car pas de risque sécuritaire) pour faire prendre conscience à tout le monde que le timing était court pour arriver à la navette à l’heure (21h00 max), valider la stratégie de descente (parmi les 3 possibilités possible) et vérifier que les 2 cordées aient bien compris par où passer à la descente.
    ** Sur glacier, les temps de descente peuvent être très variés. Thomas et Alex ont décidé de mettre leur crampons, et pas nous, ce qui a donné une avance significative par rapport à eux. Nous aurions du prendre une décision ensemble à ce sujet, au départ du glacier, pour l’ensemble du groupe.
    ** A la fin du parcours du glacier, Alex et Thomas nous rattrapaient. Nous aurions du les attendre pour faire un point sur la descente et voir si éventuellement les cordées se séparaient ou pas. Cette décision aurait du être prise ensemble, et pas prise unilatéralement par nous.
    * 2) Sacs: être un inconditionnel du poids, pour n’avoir que du poids utile:
    ** + 500g/pers: Pas assez d’eau: prendre 4L par personne (2L dès le départ, puis compléter à 4L avant le col de Salenque). Il faut 4L pour 2j par personnes. Prendre moins oblige à aller se recharger, ce qui nous a fait perdre une heure. Recharger en eau nous a fait perdre une heure.
    ** - 400g/pers: nous avions 4 appareils photo pour les 2 cordées + des smartphones !!! Ne prendre qu’un seul appareil par cordée.
    ** -250g/pers: à la fin de la course, il devait me rester 300g de nourriture. Il ne devrait me rester qu’un seul gel, uniquement utile en cas de pb.
    ** -150/pers: nous avions 3 réchauds (dont un à alcool) !!! N’en prendre que 2.
    ** -150g/pers: alléger ma trousse de toilette. Remplacer eau+savon par désinfectant pour mes lentilles de contact, mini dentifrice, 1 petit tube de crème solaire pour la cordée.
    * 3) Maturité/forme de la cordée. Certains étaient fatigués et c’était leur 1ere course de l’année. Avoir fait une course avant ensemble quelques semaines avant aurait permis d’être plus rapide.
    - Difficulté globale: la course n’est pas dure en elle même, mais c’est une grosse course où il faut ‘encaisser’ la fatigue de 2 jours de grimpe d’affilée, une nuit en bivouac et l’altitude.
    - Matériel:
    * J’avais pris 10 friends BD en doublant le rouge et le vert. Pas de cablés ni de cablés pour nous. J’avais un wagon de sangles, une corde de 40m en 10mm pour nous trois (Paola et Nico). La cordée d’Alex et de Thomas avaient 6 à 8 friends, quelques cablés et 2 pitons.
    - Forme: bien. J’étais content d’avoir fait un week end de grimpe la semaine passée à l’Ossau pour me ‘réhabituer’.
    - Divers: super gite pour dormir la veille en dortoirs de 6 à 21 euros la nuit avec petit déjeuner à l’école de Montagne de Benasque: http://escuelamontanabenasque.com


  • Arête Nord de l'Aneto (2014)

    25 photos

    Aneto (3404m) / Arête Nord


    Ouverte par: Borés et Grange, en 1934.
    Difficulté: PD / 300 mètres.
    Equipement: Montagne (friends, coinceurs…) Voir détails ci-dessous.
    Topo: Livre "Aneto, Guia Montenera, Ascensiones, travesias y escaladas" Ed. Desnivel. Course N°18.

    Gravie le 19 Juillet 2014 avec David, Baptiste et José.
    Notre projet initial était de gravir l'Aneto par l'arête Salenques-Tempêtes puis de bivouaquer au sommet. Les vents violents et la pluie nous en ont dissuadés à 4h30 au petit dej, malgré nos analyses détaillées des météos françaises et espagnoles. Le temps étant mitigé, nous avons choisi de gravir l'Aneto par son arête Nord, ce qui rend son ascension bien plus ludique que par la voie normale et qui offre en permanence l'opportunité de s'échapper si le mauvais temps se confirme. Cette voie comprend 3 ressauts. Nous n'en avons gravi que les 2 derniers, pour optimiser nos chances d'atteindre le sommet en cas de dégradation du temps. Nous nous sommes encordés à 4 sur une Joker de 40m et avons atteint le Pas de Mahommet en 1h30 depuis le pied du second ressaut. L'arrivée au sommet est assez émouvante. Je suis rarement ému par l'arrivée à un sommet, mais j'avoue que l'Aneto a quelque chose de singulier: sa croix métallique porte les souvenirs de personnes disparues par différents objets qui y sont accrochés. La vue sur les glaciers environnants est rare dans les Pyrénées. Un très bon moment partagé tous les quatre, pour une journée qui aurait très bien pu finir par un retour direct à la maison. Comme quoi, s'il y a bien une chose qu'on apprend en montagne, c'est qu'il faut anticiper, s'adapter et persévérer.
    - Horaire: 10h30 AR depuis le terminal de bus, pauses comprises.
    - Rocher: le Rocher est un peu délité par endroit, mais rien de méchant.
    - Itinéraire: il faut un peu louvoyer dans les pierres parfois branlantes, mais les possibilités sont multiples. Il suffit de plus ou moins suivre le fil de l'arête.
    - Détails: le Pas de Mahommet est bien moins impressionnant que ce que les commentaires sur le internet peuvent le laisser penser.
    - Difficulté globale: rien de dur, mais la course fait quand même 1830m de dénivelé positif, ce qui se sent en fin de journée. On sent également l'altitude (3404 m) à l'arrivée au sommet. La course demande donc un peu d'endurance.
    - Matériel: petit jeu de friends et coinceurs. Crampons. Un piolet pour la cordée. Le piolet est utile pour le premier de cordée, dans des passages où en passant par le glacier, on évite des passages rochers plus difficiles ou moyens en terme de qualité (notamment au pied du 3ème ressaut où la pente se raidit). Nous avions une corde simple à 40m (type Joker par exemple).
    - Si c'était à faire une nouvelle fois: l'arête Nord-Est doit être sympathique mais vivement qu'on puisse faire Salenques-Tempêtes.